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Livre à paraître -

Histoire d'amour autobiographique - Le titre est encore indéterminé.

 


 

« ... Tant que prévalut cet état de bienheureuse incertitude, d'extatique indétermination, les forces noires du destin n'eurent aucune chance de se manifester. L'adversité retenait son souffle. M. et moi vivions une embellie qui semblait devoir être éternelle. Pas un seul nuage menaçant. Tout, je le répète, était ouvert et libre, ouvert, libre et nu ; non encore sanglé de la mort vestimentaire, dans ces hardes qui immanquablement vont raidir, figer de déterminations, de finitude, la VIE QUI S'ELANCE aussitôt à court de souffle, s'engrisaillant, rendant l'âme.

Je vous le demande, quels sens prêter au mot vie si celle-ci ne s'élance pas ? »


« ... Oui, M. notre maison se meurt, en même temps que ce « nous » que toi et moi formions... »


« ... il n'est que de renoncer.

Il n'est que de renoncer et aussitôt sous notre pas se dessinent les prairies muettes aux milles yeux d'organdi de la vraie vie.

Tel est le grand secret.

Tel est l'unique savoir justifiant qu'on s'y attarde.

Tout au long de ma vieille vie, j'ai tenu dans ma main cette épée si simple, et à chaque fois que je l'abattais sur la horde de mes vains attachements, ceux-ci, magiquement, se dissolvaient comme un songe ; et les prairies paisibles de la vraie vie, piquetées de toutes les constellations propres à l'âme humaine, se redéployaient sous mon pas tonné, devenu plus léger et plus doux que l'haleine d'un bébé. »


 
« ... ces pages m'apparaissent désormais comme un portrait magistral de l'imbécillité masculine face à la demande véritable d'une femme.

C'est à une poétesse bastiaise, Chantal Bastiani, que je dois d'avoir été éclairé, en quelques secondes seulement, sur l'attitude juste que tout homme doit adopter avec la femme qu'il aime par-dessus tout.

...Que la paille tombe enfin des yeux de l'homme amoureux !

... L'heure venue, non pas se renier, se trahir, mais faire passer au second plan ses propres désirs et ne plus se soucier que d'écouter et d'exaucer ceux de la femme aimée.

Alors, et alors seulement, l'homme qui aime sera aimé et comblé.  »


 

« ... De l'être humain ordinaire, j'ignorais tout. Seul un drame personnel majeur aurait pu mettre fin à cette ignorance. L'épreuve est venue, terrible, une agonie du coeur, et aujourd'hui je suis un homme parmi les hommes...

Je suis tombé de tout mon Haut, à m'en briser l'âme, et c'est cette chute qui a été l'agent de mon élévation définitive.

Etrange parcours !

Je t'aime. »


« ...Eh oui, l'instant vrai est infigurable, non qu'il n'ait pas de visage, mais parce qu'il est dans l'essence de celui-ci d'échapper à l'emprise d'un contour défini. Comprenne qui pourra à ce que j'essaye de suggérer ;

Comprenne qui pourra au fait que le vrai réel pratique le nomadisme.

La pire chose pouvant arriver à deux êtres qui s'aiment étant de se sédentariser. La sédentarisation d'un couple, c'est sa mort.

M. et moi en étions encore loin. »


 

 

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